Photos de la collection d’Alfred Kuhn

Mise à jour 28 septembre 2020

L’histoire de deux marins allemands du T24 se poursuit sur le blogue crée pour laisser la parole aux enfants de ces marins: Willi Küllertz et Manfred Kühn.

Voici la table des matières.

Table des matières/Table of Contents/Inhaltsverzeichnis


Plus d’une centaine de photos des marins du T24 allemand sont partagées ici…

https://willit24.home.blog/2020/06/09/photos-de-la-collection-dalfred-kuhn/

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Le voyage dans le passé d’Alfred Kühn commence ici… Chapitre 1

Mise à jour 28 septembre 2020

L’histoire de deux marins allemands du T24 se poursuit sur le blogue crée pour laisser la parole aux enfants de ces marins: Willi Küllertz et Manfred Kühn.

Voici la table des matières.

Table des matières/Table of Contents/Inhaltsverzeichnis


Marin Kühn Alfred

Alfred Kühn

Biographie d’un jeune Allemand

Mon père : Kuhn Alfred, Hans, Heinrich

Biographie écrite par Manfred Kühn


Nom de famille :  KÜHN

Prénoms : Alfred, Hans, Heinrich.

Né le 8 Juin 1923 à Leipzig, en Allemagne.

Fils de KÜHN  Max et de SCHÜTZ  Johanna

Religion : Protestante

Baptisé le 20 Juillet  1924 à Leipzig

Profession :

À 14 ans en apprentissage il est bétonneur en bâtiment. Après la guerre il est mineur au H.B.L. de Merlebach, puis il est magasinier chez Michelin en Allemagne, finalement chez Ford, à Bordeaux.

Domicile : La dernière adresse est : 19, rue Jean Jaurès, à Carbon-Blanc 33560 France.

Il est décédé le 21 Décembre 1987 à Bordeaux, France. Enterré à Carbon-Blanc  le 28 décembre 1987 à 14h 45.

Marié le 18 février 1948 à Berneuil en Charente (France) avec Mademoiselle BRANGIER Jacqueline, née le 29 Mars 1922 à Berneuil en Charente. Leurs enfants Kühn Manfred et Kuhn Roseline.


Son enfance:

Alfred fréquenta l’école primaire de 6 ans à 14 ans.

Photo d'école 1930

Tout petit, il pensait déjà à la marine. Sur la photo c’est le petit, en tenue de marin foncé, devant l’instituteur. Voici également une photo de son premier jour d’école en 1931.

Kuhn Alfred à 7 ans Photo prise en 1930

En Allemagne, la tradition de l’époque était que, à la rentrée du premier jour d’école, l’écolier reçoive un cornet surprise.

Ici, une photo avec un copain âgé de 15/16 ans. Mon père est à droite.

Kühn Alfred 15-16 ans

De 1929 à 1937, le jeune Alfred est aux études.


Le monde du travail

À 14 ans, à la fin du mois de mars 1937, il entra en apprentissage comme bétonneur jusqu’en décembre 1938. Le 1er juin 1938, il entra dans le monde du travail, et avec un contrat de six mois, il travailla en 1939, 1940 et 1941, dans une entreprise comme bétonneur. Jusqu’au 30 juin 1941,  il est (Bauarbeiter) : travailleur en bâtiment.

Voici un exemple du livret de 1938, d’un membre travailleur pour le front allemand, (Mitgliedsbuch).

Livret du membre de la jeunesse Hitlerienne A Livret du membre de la jeunesse Hitlerienne B

Voici un exemple du livret de 1938 à 1941 d’un travailleur allemand. (Arbeitssbuch).

Livret du travailleur Kühn Alfred 01 04 1938 à 31 03 1941 A Livret du travailleur Kühn Alfred 01 04 1938 à 31 03 1941 B

Voici un exemple d’un justificatif de contrat de travail, avec le timbre collé par l’employeur pour toutes les semaines travaillées. À l’époque les travailleurs étaient rémunérés semestriellement.

Justificatif contra de travail A

Justificatif contra de travail B

Dans la Marine allemande

Le 1er juillet 1941, il est incorporé dans la Marine allemande, après avoir effectué une formation comme émetteur-radio. Il est affecté sur le Torpedoboot 24, (torpilleur T24) dans  le poste émetteur-radio. Ci-dessous deux photos du torpilleur T24 de la Marine allemande (collection Alfred Kühn).

T24 torpedoboat 1   T24 torpedoboat Maintenant plusieurs photos souvenirs de mon père de 1942 à 1944. Ici, mon père est à droite. Sans titre-3 Ici il est au centre dans la deuxième rangée. Sans titre-4 Ici il est à droite. Il porte des écouteurs. Sans titre-5 Ici, au centre de la première rangée. Sans titre-6 Ici, à droite deuxième rangée. Les marins portent des vestes de sauvetage. Sans titre-7 On le voit ici à droite avec des écouteurs. Sans titre-8 Ici communicant par sémaphore. Sans titre-9

Le T24 est mis en service le 17 octobre 1942 et il est coulé lors d’un bombardement aérien le 24 août 1944.

24 Aug 44 strike photo.jpg

Sur la photo prise par l’aviation anglaise le 24 août 1944, on voit le bombardement et la destruction au  premier plan du T24. Au second  plan, on voit également le bombardement du Z24 qui faisait partie de la même flottille.


Anecdote et récit de cette journée du 24 août 1944

Une grande partie des marins ont été tués et portés disparus lors du bombardement du T24. Les survivants, dont mon père, ont  été faits prisonniers.

Lorsque l’autre navire, le Z 24 a coulé, un des timoniers, monsieur Wolff  Gehart avait son quart de repos. Il dormait dans un compartiment de la timonerie qui était  étanche. La timonerie est sous  l’eau : les collègues de  Gehart, sachant qu’il est au  repos et qu’il dort dans cette timonerie, réagissent rapidement, et par des coups  acoustiques réussissent à le réveiller et lui font savoir qu’il est sous l’eau et que le bateau coule : monsieur Wolff savait pertinemment que lorsqu’il ouvrirait la porte de la timonerie, l’eau l’envahirait.  Comme ils étaient tous des marins avertis, avant d’ouvrir la porte qui le séparait de ses copains, il prit une grande respiration, puis, cette porte ouverte, il se trouva sous l’eau.  Avec l’aide de ses amis, il se sortit de cette situation, fut donc sauvé, mais fait prisonnier. Il nous a raconté son aventure.

La prochaine fois… Chapitre 2 à la mémoire de son copain Kurt.

Copain de la marine Kurt Hasebrink tué le 26 4 1944

Kurt Hasebrink

Auparavant, le 26 avril 1944 le T24 est atteint par un obus sur le pont, la cabine radio est atteinte et prend feu, l’incendie  est  très vite maitrisé, mon père est blessé. Il y a 5 morts,  un des meilleurs copains de mon père en faisait partie, un dénommé KURT HASEBRINK de Stuttgart.

Lors de ce combat le T29 est coulé.

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Souvenirs de guerre d’un marin allemand – La suite

Mise à jour 28 septembre 2020

L’histoire de deux marins allemands du T24 se poursuit sur le blogue crée pour laisser la parole aux enfants de ces marins: Willi Küllertz et Manfred Kühn.

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J’avais écrit ce billet en février 2019 suite à ma rencontre virtuelle avec le fils d’un marin allemand qui se trouvait sur le T24 le 29 avril 1944.


C’est en septembre 2009 que je commençais à écrire sur les souvenirs de guerre d’un marin canadien. C’était l’oncle de ma femme qui nous avait raconté lors d’une rencontre de famille qu’il se trouvait à bord du destroyer Athabaskan le 29 avril 1944. 

HMCS Athabaskan 11

Il était dans la salle des machines en train d’écrire à ses parents quand son prochain souvenir fut d’être rescapé par le destroyer Haida. L’Athabaskan avait été torpillé par le Torpedo Boat allemand T-24.

t-24-torpedo-boat1

Dans la salle des machines du T-24 se trouvait un autre marin.

Wilhelm Küllertz

Wilhelm Küllertz

Son fils Willi m’a raconté son histoire que je vais partager ici.


La semaine dernière Manfred m’a écrit un commentaire sur Souvenirs de guerre. Je lui ai demandé comment il avait trouvé mon blogue. Il cherchait tout simplement sur Internet à comparer la photo qu’il avait du capitaine du T24 dans les souvenirs de son père.

L’Athabaskan fut coulé par une torpille lancée par le T24. Le reste de l’histoire a été fort bien documenté dans le livre Unlucky Lady co-écrit par Émile Beaudoin et Len Burrow.

cover page 1

Émile Beaudoin on le voit à côté d’Alfred Kuhn, le père de Manfred.

Ce que l’histoire ne nous raconte pas par contre en détails c’est combien de marins de l’Athabaskan furent rescapés et sauvés d’une mort certaine dans les eaux glacés par l’équipage du T24 dont faisait partie Alfred Kuhn.

Souvenirs de guerre, tout comme Lest We Forget, sa version anglaise, est écrit pour honorer tous ces héros dont l’histoire ne parle jamais.

Son fils Manfred m’a raconté son histoire que je vais partager bientôt ici.

L’histoire du T24 – La suite…

Mise à jour 28 septembre 2020

L’histoire de deux marins allemands du T24 se poursuit sur le blogue crée pour laisser la parole aux enfants de ces marins: Willi Küllertz et Manfred Kühn.

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Photo F pour le dossier (3)

Collection Alfred Kuhn

Au sujet du T24 je possède de nombreuses photos et de récits.
Mon père Kuhn Alfred était également sur le T24.

Poto E pour le dossier (2)

Collection Alfred Kuhn

Poto E pour le dossier (3)

Collection Alfred Kuhn

À suivre…

Mon ami Willi

Mise à jour 28 septembre 2020

L’histoire de deux marins allemands du T24 se poursuit sur le blogue crée pour laisser la parole aux enfants de ces marins: Willi Küllertz et Manfred Kühn.

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Je ne connaissais pas Willi Küllertz quand il a écrit ceci le 31 août 2018…

La source est ici…

http://pga-medoc.fr/willi-kullertz/

Willi Küllertz

31.8.2018

Sujet: 24.08.1944
Nom: Willi Küllertz

Message :

Pourquoi le Médoc ? – à cause du 24 août 1944 !
Je reviens un peu en arrière : il y a environ 2 ans, ma mère m’a remis une caisse avec des vieux documents de mon père. En fait, j’étais déjà très bien informé sur la période où il avait été soldat puis prisonnier, parce qu’il répondait toujours volontiers quand j’avais des questions sur ce sujet. Et donc j’avais pu me faire, en gros, une idée sur cette partie de sa vie. Et puis j’ai regardé dans la caisse et de nombreuses nouvelles questions se sont posées. Depuis, je me suis attelé infatigablement – comme pour une mosaïque- à organiser tous les petits détails pour former un tableau complet.
Mon père (1925-2000) était dans la Kriegsmarine brigadier-chef mécanicien sur le torpilleur T24. Leur zone d’engagement était à l’époque le golfe de Gascogne, avec Bordeaux comme port-arsenal. Comme souvent déjà, le T24 se trouvait avec le destroyer Z24 en rade dans l’estuaire de la Gironde entre Royan et Le Verdon, en tant que position de DCA flottante. La raison pour laquelle ils ne « sortaient plus » était le manque de carburant et des dégâts non réparés sur les bateaux.
A ce moment là, ces 2 bateaux étaient les deux derniers bâtiments d’une certaine taille que la Kriegsmarine possédait encore en zone Ouest, tous les autres avaient déjà été détruits.
Au matin du 24 août 1944, ces deux bateaux ont été attaqués par un groupe formé de bombardiers Mosquito britanniques et canadiens. C’était du reste l’une des toute premières attaques de missiles air-mer. Le T24 fut gravement touché et coula tout de suite. Le Z24 parvint, bien qu’il donne fortement de la bande, à se réfugier au Verdon où il coula la nuit-même dans le port. Il y eut de nombreux morts et blessés. Ils furent repêchés par la capitainerie du port du Verdon. Mon père a survécu à tout cela et resta dans la forteresse Gironde-Sud en tant que fantassin dans le « bataillon de marine Narvik » formé avec les survivants.
D’après les documents officiels de la WASt à Berlin, il a été fait prisonnier le 20.04.1945. Il a donc survécu à la guerre. Au dépôt de PG 184 à Soulac, il a cherché et désamorcé des mines les premiers temps. Il a aussi survécu à cela. Il y avait des morts tous les jours. Celui qui survivait au déminage pouvait aussi mourir dans la nuit ; au matin, on sortait les dépouilles. La raison ? le manque de nourriture, il n’y avait rien à manger. Par chance, il a aussi survécu à ça. Après quelques mois, il fut envoyé comme travailleur chez un viticulteur. Là, les choses allèrent mieux pour lui. Au bout de peu de temps le « méchant allemand » faisait quasiment partie de la famille. Il rentra chez lui en décembre 1948. Au cours de ses dernières années, il m’a souvent demandé si je n’aurais pas envie de retourner là-bas avec lui. « Bien sûr !» lui ai-je toujours répondu. Mais qui aurait imaginé qu’il nous quitterait si tôt ? Et la promesse que je lui avais faite n’a pas été tenue. Mais je ne voulais pas renoncer à ce qui restait moralement de ma promesse. Après tout, mon père me regarde encore de tout là-haut…
Entre temps, j’ai lu le livre « Spurensuche am Atlantik » de Karin Scherf. Après une conversation téléphonique avec elle, les choses étaient claires pour moi : il fallait que j’y aille ! Après des recherches intensives, j’ai pu retrouver la famille des descendants du viticulteur. Il y a eu de l’intérêt des 2 côtés et, en août 2018, j’ai passé avec ma femme 2 semaines de vacances chez la belle-fille du patron à St Gaux (qui fait partie de St Germain d’Esteuil). Nous avons fait la connaissance de toute la famille. Des gens adorables et très respectueux. Ça c’est l’Europe vivante! Un séjour formidable ! Un mélange d’une région + ses habitants, de détente + plaisirs et de cours d’histoire en direct. J’ai pu combler nombre des lacunes qui demeuraient dans mes documents. Mes attentes, pourtant très hautes, ont été incroyablement surpassées. Et je le referais sans hésiter ! Ce sont les vacances les plus extraordinaires de ma vie jusqu’à présent !
Le seul « trou » dans mes recherches reste toutefois l’attaque du 24 août 1944. L’unité aérienne britannique est dissoute depuis longtemps et, aux Archives Militaires de Londres, on montre peu d’intérêt. L’unité canadienne, après contact avec l’officier de presse, m’a envoyé quelques photos. Mais rien d’autre. Mes résultats sont donc bien maigres.
Je suis extrêmement intéressé par des informations supplémentaires sur la forteresse Gironde-Sud, le bataillon de marine Narvik et le dépôt de PG 184.
Pensez-vous qu’il y ait une possibilité d’obtenir d’autres informations, éventuellement par des Archives, des témoins ou des récits de l’époque ?
Je serai reconnaissant pour le moindre détail. Auriez-vous envie de « monter dans ce train » ? Si oui, je vous en remercie d’avance. Je serai content d’avoir une réponse de votre part. J’insiste là-dessus car je n’ai pas l’intention de faire une quelconque pression sur qui que ce soit. Seule la patience est récompensée.

Willi Küllertz

Willi m’a trouvé sur Souvenirs de guerre en janvier dernier.

Son père était chef-mécanicien à bord du torpilleur T24 qui coula l’Athabaskan le 29 avril 1944. Il était dans la salle des machines. L’oncle de ma femme, lui, était dans la salle des machines de l’Athabaskan… Wilhelm Küllertz a peu parlé de son service militaire à ses fils. Il a parlé par contre de ses trois ans en captivité en France. Willi avait écrit les mémoires de guerre de son père en allemand. Je les ai traduites en français et en anglais sur le blogue que j’ai crée pour son père et lui.

75 ans plus tard l’histoire du torpillage de l’Athabaskan s’écrit de nouveau.