Charles Forbes a connu les frères Rousseau.
Il se raconte sur le site des vétérans canadiens.
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Héros de guerre canadien oublié
FORBES, John Charles Bertrand
Lieutenant infanterie né à Matane le 19 mars 1921. Encore vivant en 2006.
Il demeure à St-Ferréol-des-Neiges. Province de Québec.
Peu a été dit sur les exploits de notre Héros Sir Charles Forbes.
Comme officier d’infanterie, il a passé 25 ans au sein des Forces Armées Canadiennes. Après la guerre 1939-1945, il a servi en Corée de 1950 à 1952 avec le 2e bataillon du Royal 22e Régiment.
Dans la nuit du 24 novembre 1951 pendant la bataille de la colline 355, alors qu’il commandait le peloton des mortiers, il soutient le groupe d’assaut du Sergent Léo Major qui reprend les positions du Lieutenant Macduff. Pendant quatre jours, il soutient la résistance de la compagnie D avec ses mortiers du 2e bataillon du Royal 22e Régiment. Dans le cours de la bataille, son « dug out » reçoit un coup direct et on doit le sortir enseveli sous les décombres avec son opérateur de radio Léo Donovan. Quelques instants après, un obus ennemi frappe son mortier no 6, blesse 4 membres de l’équipe et tue le caporal Chartier. C’est pendant cette période que le lieutenant Charles Forbes se mérite une Citation à l’Ordre du jour « MID ».
Quarante ans après, en 1985 oui, 40 ans après, il est intronisé Lieutenant Colonel honoraire du Régiment de Maisonneuve.
Pendant l’année 2005, il est nommé Colonel Honoraire de la Garnison de Québec du Fort St-Andrews des 78th Fraser’s Highlanders, unité en mémoire de son ancêtre écossais James qui était soldat lors de la bataille sur les plaines d’Abraham à Québec, le 13 septetembre 1759.
En octobre 1994, ses anciens soldats, membres fondateurs de la Filiale 265, le choisissent pour devenir le Parrain de la Filiale Lt. Col. J. Forbes, RMWO (Québec No 265). Il accepte avec humilité et beaucoup d’émotions l’honneur qu’on lui fait. La Filiale 265 est une des plus dynamique, vivante très active auprès des anciens combattants et de la communauté. Les membres de la Filiale 265 sont fiers de suivre les traces de leur parrain Sir Charles Forbes.
Le 4 novembre 2005, le Président de Cercle de la Garnison de Québec, Monsieur Roger Demers invite le Lieutenant colonel Charles Forbes RMWO comme Président d’Honneur au dîner de l’Armistice pour souligner le 60e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. C’est du jamais vu! La salle est comble et on doit refuser des convives par manque d’espace.
La cérémonie spéciale a lieur avant le dîner dans le Salon des Croix de Victoria. On y a installé la Croix de Chevalier de l’Ordre Militaire de Wilhem des Pays-Bas, la photo et la citation du Lieutenant Colonel Charles Forbes, RMWO, MID, B. Sc. Mil. CD. En présence de nombreux dignitaires, Charles Forbes dévoilera, avec humilité, les artefacts qui couronnent sa vie de soldat. Comme on le dit à Matane, en quel honneur? Oui, en quel honneur tous ces dignitaires sont-ils réunis ici auprès de Sir Charles Forbes RMWO et de son épouse Nicole?
Le Conseil Général des Pays-Bas, Monsieur Albert Moses et son épouse, l’Honorable Gilles Lamontagne, la Consule Honoraire des Pays-Bas à Québec Madame Willeke Blanchet et son époux, le Lieutenant Général Charles Belzile, Grand Président Honoraire de la Légion Royale Canadienne, le Major Général Alain Forand, le Brigadier Général Marcel Richard, le Commandant du Secteur Québec de la Force terrestre le Brigadier Général Christian Barabé, le Colonel Commandant du 5e GBMC le Colonel Marquis Hainse et le Colonel Michel Demers.
Enfin, il est intronisé, cette intronisation vient l’immortaliser après plus de 60 ans dans l’ombre, l’oubli. Il le faut bien. Ses émotions premières lors de la présentation furent comme il le dit:
« De me retrouver avec les Brillant, Kaeble et Triquet, j’étais gêné ».
À 84 ans, soldat de carrière, il est allé rejoindre dans le Salon des Croix Victoria au Cercle de la Garnison de Québec les Héros de son coin de pays: « La Gaspésie ».
Voici un bref exposé des actes de bravoure qu’a accompli le Lieutenant Charles Forbes commandant de peloton 18 de la Compagnie D au Régiment de Maisonneuve en 1944-1945 après les premiers combats pour la libération de la Hollande par les canadiens. Le récit de ses exploits nous a été donné par Sir Charles Forbes RMWO et des extraits ont été pris dans le livre « Le Régiment de Maisonneuve Vers La Victoire 1944-1945 » écrit par le padré Gérard Marchand.
(pages: 95-96-98-108-109-122-124-151-152-153-157-158-163-164) et le livre du Général Whitaker « Tug of War ».
Le 8 août 1944
Le village de Rocquancourt a été traversé durant la nuit par les blindés de la 1er division polonaise qui se dirige vers Bretteville-sur-Laize. Le Régiment de Maisonneuve se présente il faut nettoyer la place. Le sergent Fréchette et quelques éclaireurs se butent à un nid de mitrailleuses ennemies. Le sergent Lachapelle de la compagnie D est tué. Aussitôt le lieutenant Forbes, vif comme un taon et débrouillard au possible, accourt avec un sergent.
Un Allemand a lancé une grenade dans la direction de Forbes, qui l’a évitée et qui, sans perdre de temps, en lance trois vers les mitrailleurs ennemis. Il maîtrise la situation en tuant deux mitrailleurs allemands et en faisant prisonnier le troisième. La présence d’esprit et la rapidité de Forbes sont les deux qualités maîtresses en situation dangereuse. Le Major Ostiguy complimente le lieutenant Forbes pour ses prouesses. Ce qui a valu au lieutenant Forbes une citation.
Le 1 er septembre 1944, direction Rouen
Vers 6 heures du matin , la compagnie D du Régiment de Maisonneuve, reçoit l’ordre de rentrer à Rouen. À 8 heures du matin , nous entrons à notre tour en plein cœur de Rouen, sur le bord de la Seine. Des drapeaux flottent ici et là. La masse de gens en pleurs empêche littéralement l’avance des troupes. Le champagne et le vin coulent à flots. Un ensemble indescriptible, voilà le spectacle grandiose que vit pendant plus d’une heure le premier régiment à pénétrer dans la ville de Rouen . Ce régiment est canadien français et c’est le Régiment de Maisonneuve. Nous sommes fiers nous soldats, de partager la joie de la LIBÉRATION de toute une population, de tout un peuple, celui de la France. C’est l’impression qui envahit notre âme.
Le 7 octobre 1944, en direction de la Hollande méridionale, à Ossendrecht .
La belle petite ville d’Ossendrecht, porte les traces de la guerre. Une nouvelle phase de la guerre commence dans un pays nouveau, la marche du régiment continue. L’artillerie ennemie est très puissante et ses mitrailleurs dangereusement entraînés. Nous poursuivons vers Hoogerheide. La 5 ème brigade se voit confier l’attaque de Woensdrecht, Kortevan et Hoogerheide, trois petites localités qui contrôlent la sortie névralgique de Beveland-Sud. Le Black Watch livrera combat à Woensdrecht, le Calgary à Kortevan et le Maisonneuve à Hoogerheide.
Dans la journée du 7 octobre, la compagnie C perd deux caporaux, Rondeau et Poulin. Le lendemain la D déplore la perte du soldat Landry et de deux autres de la compagnie de support. Le secteur était fanatiquement défendu par les réputés parachutistes du Baron Von der Heydte. L’objectif des allemands était de garder l’intersection ouverte pour protéger l’évacuation de la 15 ième Armée en retrait.
« Les détails de cette bataille sont bien décrits dans le livre du Général Whitaker TUG OF WAR »
Cette même journée, le 7 octobre, à Ossendrecht , les Allemands se cachent dans le bois à la sortie du village. Le Major Robert, demande au lieutenant Forbes, peloton 18, d’aller vérifier tout ça. À quelques cent verges se trouve un foyer pour personnes âgées, l’Oasis. Une immense croix rouge est peinte sur le toit du foyer ce qui aurait dû normalement leur assurer l’immunité. Les Allemands n’en n’ont pas tenu compte. Le père Putte, fondateur et directeur de cette institution, était à la merci des Allemands. De jeunes garçons ont avisés les Canadiens. Le peloton 18 du lieutenant Forbes , guidé par les jeunes garçons, s’engage en direction de l’Oasis, le directeur indique la cachette des Allemands.
Le père Putte accompagne le lieutenant Forbes jusqu’au bout. Il raconte au padré Marchand que l’officier canadien s’est adressé aux Allemands en sacrant comme un bon du haut de l’escalier menant au sous-sol de la chapelle :
«Maudits lâches, maudits peureux, mes Christ, sortez dehors, on va vous la casser la gueule.»
Les protestations de l’officier allemand n’ont fait que décupler la colère du brave Forbes.
Le père Putte jubilait : Il était tellement content qu’il a nommé le petit chemin à l’entrée de l’Oasis :
« Le chemin des Canadiens.»
Le Lieutenant Forbes ramena 80 prisonniers avec l’aide du lieutenant Saey.
25 octobre 1944, les Allemands se replient au nord-ouest d’Hoogerheide
Les Allemands se replient au nord-ouest d’Hoogerheide. Notre régiment doit consolider et assurer la garde du territoire conquis. Le Régiment de Maisonneuve se dirige vers Hoogerheide. La compagnie D en a long à couvrir. Un long couloir de 300 mètres est miné par l’ennemi et balisé de pancartes «minen.» Un peloton du maquis belge sous la direction du sergent Gauthier, se bat aux cotés des Canadiens ; les Lieutenants Charles Forbes et Guy de Merlis lui accorde leur plus entière confiance.
Le Lieutenant Charles Forbes se distingue à plusieurs reprises durant cette période. Le Régiment de Maisonneuve a reçu l’ordre de prendre le village de Hoogerheide. Le peloton 18 du Lieutenant Forbes mène l’attaque et engage un violent combat avec les parachutistes ennemis armés de 20mm Ack Ack gun, panzer-faust. Le Lieutenant Forbes n’a que 15 hommes , voyant qu’il ne peut continuer Forbes décide d’attaquer l’ennemi sur le flanc gauche à travers un boisé et les surprendre par en arrière. Ça tactique réussit, il fait 23 prisonniers y compris un officier.
Le Régiment de South Saskatchewan était encerclé par des parachutistes ennemis. Après une nuit complète de reconnaissance, le Lieutenant Forbes, attaque le boisé tôt le matin avec un lance flamme de marque Churchill. Il ouvre le chemin jusqu’à la route secondaire d’approvisionnement (SSR) et capture 30 parachutistes du Baron Von Der Heydte et un lieutenant du nom de Zeegen. Le combat corps à corps dans le boisé fut féroce, le peloton du Lieutenant Forbes a subit plusieurs pertes.
Samedi 28 octobre, le Régiment quitte Hoogerheide en direction de Kloetinge. Nous avançons dans la Zélande au sud de Beveland. La route qui conduit à Kloetinge est protégée par cinq mitrailleuses 40mm allemandes qui sont installées dans le cimetière face à la route. Nous les attaquons et ils se replient.
Le 1er novembre 1944, direction l’île de Walcheren ou Causeway
Les Britanniques nous demandent de les aider à traverser le Causeway en vue d’établir une tête de pont sur l’île de Walcheren. Le Lieutenant Forbes doit traverser la chaussée de l’île de Walcheren ou Causeway, l’artillerie allemande sur l’île se fait de plus en plus féroce. Une brèche dans la chaussée fait que la Mer du Nord déborde sur le sud. Il n’est pas facile de traverser cette brèche, d’autant plus que les mitrailleurs ennemis exercent un feu croisé dans cette direction. La 5e brigade d’infanterie incluant les Black Watch et le Calgary Highlanders conjointement avec les commandos Westkapelle and Flushing étaient engagés dans un combat d’une extrême résistance et n’ont pas été capable de traverser le Causeway.
La compagnie D du Régiment de Maisonneuve a reçu l’ordre de capturer les digues sur l’île de Walcheren. Le peloton 18 du Lieutenant Forbes en tête d’un coté et le peloton 16 du Lieutenant Guy de Merlis de l’autre coté appuyés des soldats Talbot, Fortier et Desserres ainsi que cinq braves civils du maquis belge attachés au Régiment. Soutenus d’un barrage d’artillerie divisionnaire, partent à l’assaut des digues.
En l’espace de 24 heures ils accomplissent une odyssée incroyable qu’eux seules pourraient décrire. Ils réussissent à établir une tête de pont, dans une cabane de l’île dépassée l’objectif à plus de 300 verges. Après que la division du 52 ème Lowland eu échoué à les libérer et sous le feu nourri de la 70e division d’infanterie allemande. Vers 16.00heures le 1er novembre le lieutenant Forbes a reçu l’ordre de se retirer de sa position avancée sur l’île. Laissé comme mort, le lieutenant Forbes a été rapporté perdu au combat.
Dans la soirée du 2 novembre 1944, le Lieutenant Charles Forbes a été le dernier canadien membre du Régiment de Maisonneuve à sortir de l’île de Walcheren, en transportant sur son dos un de ses soldats blessé.
Dans cette opération sur le Walcheren Causeway, la 5e Brigade a eu un total de 135 morts et blessés, «livre Tug of War écrit par le Général Denis Withaker.» Deux jours plus tard , la garnison allemande sur l’Île de Walcheren a rendu les armes. Les bateaux d’approvisionnements ont pu rentrer dans le port d’Antwerpen.
Un héros de guerre canadien oublié
Il y a 70 ans, le Canada vivait l’une des périodes les plus sombres de l’histoire avec son entrée dans la Seconde Guerre mondiale.Charles Forbes, un « petit gars » de Matane, aujourd’hui âgé de 88 ans, a fait partie des milliers de Canadiens qui ont pris part à cette triste histoire. « Vous savez, moi, quand j’étais jeune, je jouais avec des soldas de plomb… Alors quand la guerre est arrivée, j’ai voulu y aller… tout simplement. Ma mère, elle, disait qu’elle ne voulait pas voir cette merde (Adolph Hitler) au Canada… Elle était fière d’avoir un guerrier dans la famille», se remémore le héros de guerre le plus décoré au pays.
Je me souviendrai de vous, Lt Col Charles Forbes, et de mon grand-oncle Albert Harvey… avec qui vous franchissiez la Chaussée de Walcheren en novembre 44…
Je me souviendrai de nos correspondances de ces dernières années qui ont permis la réalisation de mon projet dans lequel vous avez cru: À la recherche de l’Étoile France-Allemagne. Récit historique… Correspondances d’hier et d’aujourd’hui… Merci d’avoir partagé une dimension autre de l’Histoire… Merci pour votre générosité!
Je me souviendrai de notre unique rencontre chez vous avec ma famille en juin 2009…
Sincères condoléances à la famille…
Johanne et Bernard
P.S Une cinquantaine d’hommes du Maisonneuve ont traversé cette digue suite aux nombreuses et infructueuses tentatives de deux autres régiments… Un exploit comme pas un… les Black Watch et Calgary’s Highlander… Plus d’une centaine de morts de leur côté.
Le plus fascinant avec l’Histoire, c’est la manière qu’elle est écrite!
Je vous invite à communiquer avec Sébastien Vincent qui sera intéressé à entrer en contact avec vous.
Il est historien et a écrit deux livres sur les vétérans.
Bonjour M. Lagacé!
Je viens de prendre connaisance de votre message.
Merci pour le lien.
Bonne journée!
Bernard Lejeune
Sir Forbes est un homme d’honneur. All those merits he has deserved before the man died in may 2010; was an accomplishment dedicated to his family and for the freedom of his country. Je suis très fier de porter haut le travail et l’accomplissement de cet homme qui a légué son nom à la Filiale 265 de la Légion Royale Canadienne – RMWO LCOL Jean-Charles Forbes – Québec.
Le manège militaire de Matane devrait porter son nom
(Le manège militaire Sir Jean-Charles Forbes )
à l’émission « Zone doc », sur Radio-Canada, vendredi soir le 3 mai 2012, j’ai très apprécié l’interview avec lui par Alain Stanké… quel grand homme courageux, fier et combatif jusqu’à la fin de sa vie… qu’il repose en paix dans la milice céleste,
Julien Campagnat, basse-ville de Québec
Autre hommage…
http://www.shgmatane.org/jean-charles-forbes-ce-heros/
Bonjour M. Lagacé. L’ancêtre écossais de Charles Forbes, James Forbes, est également un de mes ancêtres. Savez-vous qui pourrait m’aider à retracer les parents et grands-parents de James. Vous
Je vais regarder ça.
Je vais vous écrire un courriel.